Archives de février 2011

Compaoré assistera à la réunion du panel UA en Mauritanie

Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré,membre du panel de l`Union africaine (UA) sur la crise ivoirienne, a annoncédimanche qu`il assisterait le 4 mars à la réunion de ce groupe prévue àNouakchott. »La semaine prochaine, nous allons nous retrouver en Mauritanie pour voirquelles pourraient être les conclusions du panel et les propositions de sortiede crise et cette fois je serai présent », a déclaré le président burkinabèaprès un entretien avec le président nigérian Goodluck Jonathan, égalementprésident en exercice de la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afriquede l`ouest).Longtemps accusé par le pouvoir en place à Abidjan d`avoir été derrière latentative de coup d`Etat de septembre 2002 qui visait à renverser LaurentGbagbo, Blaise Compaoré n`avait pas fait le déplacement d`Abidjan en début desemaine.Après avoir joué le rôle de médiateur de la Cédéao, M. Compaoré estaujourd`hui accusé de partialité par le régime de M. Gbagbo.Les présidents Jacob Zuma (Afrique du sud), Mohamed Ould Abdel Aziz(Mauritanie), Jikaya Kikwete (Tanzanie) et Idriss Deby Itno (Tchad), s`étaiententretenus à Abidjan avec les rivaux Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, cedernier étant reconnu comme président par quasiment l`ensemble de lacommunauté internationale depuis l`élection présidentielle du 28 novembre.Le panel doit rendre des conclusions « contraignantes » fin février.

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Fonctionnaires et militaires : SOLDES ET SALAIRES VIRES HIER, MAIS POSITIONNÉS DÈS LUNDI

Les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ainsi que les soldes des militaires sont, depuis hier, virés par le Trésor public ivoirien. Mais ils ne seront positionnés que lundi 28 février. Autrement dit, c’est à partir de lundi que les concernés précédemment clients des banques qui ont fermé (Sgbci, Bicici, Ecobank, Biao, Access bank, Bank of Africa, Uba, etc.) et pour lesquels de nouveaux comptes ont été ouverts dans les cinq banques nationales (Bni, Bhci, Bfa, Versus Bank et Cnce),  commenceront à toucher leurs salaires. Mais pour éviter que tous se ruent en même temps, le ministère de l’Economie et des Finances a instauré un ordre que devront rigoureusement suivre les quelques 100 000 fonctionnaires « relocalisés » dans ces banques nationales, à raison de 20 000 par banque. Même si certaines d’entre elles ont pu avoir, en plus, la confiance des Forces de défense et de sécurité (Fds) qui y ont transféré leurs comptes. Comme l’indiquait mardi dernier lors de sa conférence de presse, le Ministre de l’Economie et des Finances, Désiré Dallo, le paiement des soldes des militaires sera prioritaire dans ce processus. En tous cas,  les soldes et salaires de tous ceux qui sont au service de la puissance publique seront  positionnés ce lundi.

Ordre de paiement des salaires

L’ordre de passage aux guichets des banques sus indiquées s’établit comme suit : le lundi 28 février, tous les fonctionnaires et agents de l’Etat précédemment clients de la Bicici, de la Bank of Africa (Boa), Access bank, Cobaci et Baci recevront leurs salaires. Le mardi 1er mars, ce sera au tour des clients de la Sib et d’Ecobank, le mercredi 2 mars, ceux faisant partie de la première tranche des clients de la Sgbci telle que publiée par le quotidien Fraternité Matin. Seront enfin servis le  jeudi 3 mars, la seconde tranche Sgbci, et le vendredi 4 mars, tous les clients de la Biao.

En réussissant à payer les fonctionnaires et agents de l’Etat, le gouvernement ivoirien vient de démontrer, s’il en était besoin, que l’Etat de Côte d’Ivoire est capable de faire face à « toutes les situations »,  quelle qu’en soit l’ampleur. Dixit Ahoua Don Mello, ministre de l’Equipement et de l’Assainissement, porte-parole du gouvernement. En effet, il paraissait quasi-impossible de réorganiser,  en si peu de temps, le circuit bancaire par lequel l’Etat paie ses militaires, fonctionnaires et agents de l’Etat, y compris les fonctionnaires des ambassades de la Côte d’Ivoire à l’étranger. De quoi faire dire que si les fermetures en cascade des banques internationales dont la Sgbci et la Bicici cumulant à elles seules, plus de 80 000 fonctionnaires ayant leurs comptes domiciliés dans leurs livres, visait à provoquer le mécontentement de cette couche socioprofessionnelle, elles viennent plutôt de consacrer aux yeux des observateurs, la capacité de réaction et d’adaptation du gouvernement Gilbert Marie Aké N’Gbo, et la disponibilité au ministère de l’Economie et des Finances en ressources humaines de qualité.

Par ailleurs, la masse salariale mobilisée mensuellement pour faire face au paiement des salaires et soldes des fonctionnaires, agents de l’Etat au sens large du terme, et aux militaires est d’environ 70 milliards de Fcfa. Cette somme, confie-t-on au ministère de l’Economie et des Finances, a été entièrement mobilisée par les régies financières ivoiriennes,  en dépit de la crise post-électorale qui prévaut et des perturbations économiques provoquées par la multitude de sanctions de l’Union européenne et autres.

Gooré BI Hué

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Crise postélectorale : Un mouvement de résistance civile créé à Gagnoa

Après trois mois de formation, des jeunes volontaires membres du Mouvement pour le soutien des institutions de la République de Côte d’Ivoire (MSICI) ont effectué jeudi leur sortie officielle à Gagnoa, en présence de la chefferie traditionnelle et de chefs de communautés du département.
Six sections représentant 250 jeunes volontaires sur 1.000 déjà recrutés, ont été présentés par l’initiateur du mouvement, Dr Obio Ouraga Mathias, par ailleurs directeur départemental de santé.
« Notre mouvement est civil et non armé, ce n’est pas un groupe d’auto-défense, ni une milice, mais un mouvement républicain de défense des institutions légales de la République, pour la préservation de la paix et la gestion des conflits à Gagnoa, voire au-delà », a précisé Dr Obio.
Les actions du MSICI vont consister à « collaborer avec les forces de l’ordre et dénoncer dans les quartiers quiconque voudra semer des troubles et vouloir attenter à la vie d’autrui, surtout qu’il est question d’infiltration de rebelles dans certains quartiers », a noté l’initiateur.
M. Gbizié Lambert, président du conseil des chefs de village du département de Gagnoa, accompagné des membres de son bureau, a apporté le soutien et les bénédictions de la chefferie au MSICI

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«Je vous en supplie, sauvez la Libye»

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux violences en Libye. Les 15 membres du Conseil se réunissaient le 25 février en urgence pour étudier la possibilité d’en venir aux sanctions.

Après avoir reçu un discours extrêmement émouvant de la part de l’ambassadeur libyen, ils ont travaillé sur un texte de résolution qui sera de nouveau étudié, voire voté le 26 février.

«Je vous en supplie, sauvez la Libye! Mettez fin au bain de sang»

L’ambassadeur libyen à l’ONU Mohamed Shalgham n’a pas seulement demandé une intervention du Conseil de sécurité, il l’a supplié. Dans un discours prononcé lors d’une réunion d’urgence du Conseil le 25 février sur la situation dans son pays, Shalgham —qui était resté loyal au Colonel Kadhafi jusqu’au 25 février— l’a accusé de massacre et déclaré responsable de la mort de centaines de civils innocents.

Devant 15 membres subjugués par un type d’intervention plus que rare à l’ONU, l’ambassadeur a déclaré:

«Kadhafi et son fils disent au peuple: soit je règne, soit je vous tue. Je demande à mon frère Kadhafi de laisser la Libye tranquille».

À la sortie de la réunion, il a ajouté qu’il espérait voir des mesures concrètes prises au plus vite pour «arrêter ce que Kadhafi et son fils font à notre peuple». Interrogé sur le fait qu’il soutenait encore le guide le 22 février, il a répondu qu’il «ne pouvait pas imaginer au départ qu’il y aurait autant de victimes. Il y a des cadavres partout. Vous ne pouvez pas être un leader ou un roi ou un président et tuer vos civils juste parce qu’ils disent qu’ils veulent être libres. On a commencé par la révolution et la liberté, et maintenant nous tuons notre population, c’est juste incroyable».

Shalgham a créé une très vive émotion dans une salle où les discours sont en général d’un intérêt plus que moyen. Son adjoint Ibrahim Dabbashi, qui dès le 21 février avait fait défection et avait même accusé Mouammar Kadhafi de génocide, pleurait, tandis que les ambassadeurs arabes et africains, ainsi que le secrétaire général enlaçaient M. Shalgham.

«La perte de temps c’est la perte de vie humaine»

Cette émotion, bien qu’absolument extraordinaire à l’ONU, n’a pas été de grand secours jusque-là pour le peuple libyen. Elle a peut-être en revanche aidé à faire aller le Conseil un peu plus vite que d’habitude.

Pour s’assurer que la pression était bien mise sur les Etats membres, le Secrétaire général a insisté sur l’urgence d’une action réelle et efficace. Il a déclaré:

«Quelques soient les décisions qui seront prises par le Conseil de sécurité, par l’Assemblée générale ou par les dirigeants du monde, nous devons penser à l’urgence de la situation. Dans ces circonstances, la perte de temps c’est aussi la perte de vie. Il est temps d’agir.»

Le conseil a donc pris note à la fois de l’urgence de la situation et de l’appel des Libyens à une intervention rapide. Les Français, qui, avec les Allemands, les Britanniques et les Américains ont proposé un texte, sont confiants: ils pensent qu’un vote peut avoir lieu dès le 26 février.

L’ambassadeur Français M. Araud a indiqué que la résolution devrait comporter trois mesures principales: sanctions contre les personnes —dont Kadhafi et sa famille—, embargo sur les armes et un recours à la Cour pénale internationale.

Les sanctions proposées incluent des interdictions de voyager et des gels des avoirs pour une liste de personnes dont le Colonel, sa famille, le commandant des forces armées Massoud Abdulhafiz et d’autres.

A priori, la partie incluant les sanctions ne devrait pas être un problème. Seule la section sur le recours à la CPI pourrait l’être. Les Chinois y sont pour l’instant hostiles.

Pourtant, même si la résolution passe, on peut s’interroger sur l’efficacité que celle-ci aura sur le terrain et sur la sauvegarde des vies actuellement en danger en Libye.

Camille Biet

 

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Yopougon : Des hommes armés ouvrent le feu sur un bus de la Sotra

Un bus de la SOTRA et plusieurs « gbakas » incendiés

La commune de Yopougon a été secouée le vendredi 25 février 2011, dès le début de la matinée, par des échauffourées et des actes de vandalisme, après l’incendie d’un bus de la Société des transports abidjanais (SOTRA) et de la statue à l’entrée de la commune par le deuxième pont. Il faut le rappeler, ce autobus a essuyé des tirs d’armes de guerre qui ont obligé, tous les passagers à s’enfuir avant que le « sniper » et ses acolytes n’y mettent le feu. C’en était de trop, selon ces « jeunes patriotes ». En représailles, plusieurs véhicules de transport en commun appelés communément « gbakas » ont été cassés puis incendiés. La tension était vive jusqu’en début d’après-midi, malgré la tenue d’une réunion de Charles Blé Goudé avec les jeunes patriotes au Baron, à Yopougon. Comment en est-on arrivé à cette situation ? Selon des témoins, un groupe de jeunes, des militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), donc des partisans d’Alassane Ouattara, auraient incendié un bus de la SOTRA, répondant ainsi au mot d’ordre de révolution de leurs leaders.

Contrairement aux autres communes où les actions menées dans ce sens ont entrainé des affrontements entre les manifestants du RHDP et les forces de l’ordre, à Yopougon, c’est plutôt la population elle-même qui est sortie pour dénoncer, avec une certaine violence l’attaque de ce bus. Des barricades ont été installées un peu partout dans la commune et étaient tenues par des jeunes patriotes ou des riverains, qui ont décidé désormais d’assurer eux-mêmes la sécurité de leurs quartiers. Le carrefour de la Cathédrale Saint-André, le ‘’Katmandou’’ et bien d’autres secteurs du quartier Sicogi présentaient un paysage différent. Terrés dans leurs maisons, dans les garages, les lavages auto, c’est autour de 11h que les transporteurs, principalement les taxis communaux et intercommunaux ont repris progressivement le travail. Les « gbakas » avaient disparu. Les jeunes qui avaient pris possession de la commune, faisaient la loi dans les rues, et quelques uns profitaient pour casser des magasins. La tension a baissé d’un cran quand un message de Charles Blé Goudé a traversé la commune, de bouche à oreille, demandant aux jeunes patriotes de rentrer chez eux non seulement pour éviter des affrontements entre militants LMP et RHDP, mais aussi pour permettre aux transporteurs de travailler.

 

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Affrontement à Abobo – L’Onuci combat aux côtés des rebelles

La commune d’Abobo est depuis quelques jours, sous le feu d’affrontements sanglants entre, les Forces de défense et de sécurité (Fds) et un supposé « Commando Fongnon (invisible) qui attaque lâchement les Forces de défenses et de sécurité (Fds) et également certains civils. «Commando invisible », «fantôme » ou « commando mystique», il n’en est rien. C’est plutôt une branche de la rébellion armée actionnée par Guillaume Soro et Alassane Dramane Ouattara qui s’est installée depuis septembre 2002 dans la partie Centre nord et ouest du pays. Ils sont aidés dans leur tâche par des soldats venus de certains pays voisins de la Côte d’Ivoire et du contingent de l’Organisation des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Ces derniers ont formellement été identifiés sur le théâtre des opérations. Ce sont eux qui transportent et organisent les rebelles dans cette commune après les avoir armés avec des armes lourdes et autres Rpg7. Hier, au cours des combats qui ont eu lieu dans le secteur Pk 18 et de N’Dotré, un soldat de race blanche a tiré un lance-roquettes sur un véhicule qui avait à son bord des éléments du Centre de commandement et de sécurité (CeCos), blessant certains d’entre eux. Déjà, lors des affrontements qui ont eu lieu le 16 décembre dernier dans les environs de la résidence de Mme Thérèse Houphouët-Boigny, et du Golf, ces mêmes soldats de l’Onu en Côte d’Ivoire, ont été formellement identifiés grâce à leur casque « Bleu » aux côtés de ces mêmes rebelles qui se rendaient à la Rti pour « installer », Brou Aka Pascal, le journaliste rebelle. En dehors de la présence de ces soldats onusiens et ceux venus de certains pays de la sous-région qui constituerait le contingent de «L’Ecomog» souhaité par Guillaume Soro et Alassane Dramane Ouattara, plusieurs chefs de guerre ont été perçus à Abobo. Ce sont entre autres Koné Zackaria, Ibrahim Coulibaly dit Ib et le Capitaine déserteur de la gendarmerie nationale Allah Kouakou Léon. L’étau, selon les sources introduites est en train de se resserrer autour de ces derniers cités.
Joseph Atoumgbré

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Approvisionnement en produits pétroliers – Plus de carburant à Licorne et à l’Onuci

L’Etat souverain de la Côte d’Ivoire a décidé de mettre fin à l’approvisionnement des produits pétroliers à la Force Licorne et aux contingents de l’Organisation des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci).«A partir de cet instant (Ndlr : hier vendredi), l’Etat a décidé de mettre fin à l’approvisionnement en produits pétroliers la Licorne et l’Onuci ». L’information a été donnée par Augustin Kouadio Komoé, ministre des Mines et de l’Energie. Cette décision s’explique de l’interdiction faite aux navires battant pavillons européens par la France et l’Union européenne d’accoster dans les ports de San Pedro et d’Abidjan. Pour le ministre Augustin Kouadio Komoé qui était dans les locaux de la société Petro Ivoire à Vridi, cette décision de l’Union européenne fait que la Côte d’Ivoire a du mal à s’approvisionner correctement en produits gaziers et en hydrocarbures. Depuis cette décision de l’Union européenne et de la France, dit-il, nous ne recevons pas assez de butaniers et de gaziers pour nos industries. Il est donc normal et clair d’arrêter d’approvisionner ceux qui ont décidé de nous asphyxier. « Nous n’avons pas la possibilité d’être approvisionné, donc pas la possibilité d’en distribuer. C’est une question de logique », a-t-il dit. Pour lui, il n’est pas normal de partager le peu de produits pétroliers dont dispose la Côte d’Ivoire à ceux-là mêmes qui ont pris des sanctions contre les autorités de cet Etat. « L’Etat de Côte d’Ivoire ne peut jamais accepter d’approvisionner ceux qui veulent nous asphyxier», a-t-il ajouté. Tout en demandant aux acteurs du secteur, notamment le Groupement des producteurs pétroliers (Gpp) qui a d’ailleurs reçu un courrier dans ce sens de respecter scrupuleusement ces consignes du gouvernement. Ceux, dit-il, qui trouveront le malin plaisir d’approvisionner ces deux structures seront sanctionnés conformément aux lois du pays. La semaine dernière déjà, le ministre des Mines et de l’Energie a annoncé au cours d’une conférence de presse, la suspension jusqu’à nouvel ordre, de l’approvisionnement des pays sans façade maritime (Burkina Faso, Mali, Niger) à ces mêmes produits pétroliers. S’exprimant sur une éventuelle fermeture de la Société ivoirienne de raffinage (Sir) qui est au centre de conversation ces temps, Augustin Kouadio Komoé s’est dit rassurant. « Certes, la Sir a des difficultés pour s’approvisionner en produits pétroliers. Mais, elle ne fermera pas. L’Etat de Côte d’Ivoire continuera de jouer son rôle régalien pour permettre à cette société, fleuron de l’industrie ivoirienne de fonctionner ». La Direction générale de la société dans un communiqué indique qu’elle a tout simplement pris des mesures conservatoires incluant dans certains cas la déclaration de la force majeure. Cette note a été adressée aux fournisseurs de l’entreprise. Mais, ne concerne pas les clients qui, du reste, continuent à s’approvisionner normalement pour alimenter leurs réseaux de distribution de produits pétroliers. En gros, indique ce communiqué, la Sir ne peut en aucun cas fermer. Bien qu’elle connaisse une baisse d’activité due à la situation de crise. Joseph Atoumgbré

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L`impossible « révolution » et la probable négociation avec la France

Le développement de la crise postélectorale ivoirienne dévoile, chaque jour que Dieu fait, les curiosités de l`action politique en même temps qu`elle montre comment la soif du pouvoir peut conduire à tout, notamment la cupidité, le cynisme, le machiavélisme, la capacité de tuer en soi toute honte, etc.

1. L`impossible révolution

Pour porter Alassane Ouattara au pouvoir, Guillaume Soro et les siens ont décrété une « révolution à la Tunisienne ». Censé débuter à Abidjan le 21 février, date de l`arrivée du groupe de haut niveau, chargé par l`Union Africaine, du « règlement de la crise, dans des conditions qui préservent la démocratie et la paix », c`est finalement sur Bouaké, capitale de la rébellion que Soro Guillaume s`est replié pour la mise en œuvre de son projet. Alors que les rebelles prédisaient un déferlement humain, c`est dans un stade à peine plein au quart que s`est tenu le meeting inaugural de cette « révolution ». Cela ne surprend que ceux qui connaissent assez mal le rapport de force entre les acteurs politiques ivoiriens. Au 1er tour de l`élection présidentielle, Alassane Ouattara a recueilli dans le district d`Abidjan environ 188.000 voix contre 711.000 voix à Laurent Gbagbo. Soit un rapport de 1 pour 4. Comment peut-il faire une « révolution » avec un tel rapport?

Une révolution suppose un soulèvement populaire qui s`accompagne ensuite du ralliement et du soutien de l`armée régulière, émanation du peuple. Alassane Ouattara ne peut réunir aucune des deux conditions. D`abord le soulèvement populaire est improbable dans le rapport de 1 à 4.

Ensuite, l`Armée Républicaine ne peut pas rallier les actes terroristes actuellement en cours. En effet, comme nous l`écrivions dans une contribution précédente, parce qu`il n`a jamais fait l`Armée et aucune préparation militaire, Ouattara ne connaît pas l`Armée, ni la notion du moral des troupes.

Il ignore ce que c`est qu`un repas de corps. Il ne connaît pas le peuple qu`il veut gouverner. Il ne connaît donc pas son Armée. Le Dr Alassane Dramane Ouattara a vilipendé cette armée lors d`un de ses passages à Bouaké au point de susciter les protestations de son CEMA. Le Dr Alassane Dramane Ouattara et ses alliés ont mis cette armée sur le même pied d`égalité que la rébellion et a exigé son désarmement au même titre que la rébellion afin que la Côte d`Ivoire soit sous la tutelle de l`ONU. Traitée par Alassane Ouattara de tous les noms en 2004, suite à l`opération « Dignité », cette armée ne peut pas s`humilier davantage par une capitulation. De tout temps, pour Alassane Ouattara et les siens, cette armée a été incapable de se battre et n`a eu recours qu`aux mercenaires. Son ralliement reviendrait à insinuer que « vaincus par les rebelles », l`Armée ivoirienne et les Généraux des FDS doivent désormais faire allégeance à Soumaïla Bakayoko et Gueu Michel, si ce n`est à Chérif Ousmane. Or cette Armée a déjà fait allégeance à Laurent Gbagbo.

2. Les attaques répétées des rebelles contre les Fds

A Abidjan, en République de Côte d`Ivoire, des éléments des Forces de Défense et de Sécurité (Fds), commis à la défense des institutions républicaines et à la protection des biens et des personnes sont massacrés par des rebelles. Il se trouve des journaux pour s`en réjouir à mots couverts. Alors que l`Etat Major des Fds parle de 3 morts au cours de l`embuscade tendue aux éléments du Cecos (Centre de Coommandement des Opérations de Sécurité), unité d`élite des Fds, certains journaux semblent se gargariser d`un bilan lourd de 27 morts avec une saisie importante de matériel. N`est-ce pas ce même Cecos qui a freiné le grand banditisme tant décrié à Abidjan? N`est-ce pas ces mêmes enfants, pour la plupart issus de familles modestes, qui ont assuré la sécurité d`Alassane Ouattara avant et pendant la campagne électorale, avant qu`il ne se retranche au Golf? En plein Abidjan, la presse se livre à une guerre de communiqués avec les forces régulières, certainement pour jouer sur le moral des troupes: faire douter les Fds pour espérer des désertions tout en galvanisant les rebelles et les pousser à plus de crimes. N`est-ce pas là un cas de dérapage auquel restent insensibles les organisations de défense de la liberté de la presse?

Sera-t-on surpris d`une éventuelle sanction de la Conseil national de la presse? Alors que le camp Ouattara parlait jusque là de manifestants civils, sa presse se livre désormais à l`apologie d`un « mystérieux commando », après avoir appelé à l`assassinat de Laurent Gbagbo et du peuple ivoirien par les forces de l`Ecomog. La radio de l`Onuci, a quitté sa mission de paix pour devenir pire que la « radio mille collines » et c`est elle qui se prête au décompte macabre des chefs rebelles qui se vantent, sur les ondes de cette radio, d`avoir tué « 80 éléments des Fds » à Zouan-Hounien, dans l`ouest du pays. Ces policiers, ces gendarmes qui meurent au service de la nation n`ont, aux yeux d`Alassane Ouattara et de Soro Guillaume, aucun droit, pas même celui de la légitime défense. Ceux qui sont lourdement armés et qui tuent aujourd`hui, « deviendront » demain des manifestants aux mains nues! Quel cynisme! Pour le pouvoir, Ouattara va-t-il confirmer cette confidence d`un membre du panel et qui l`assimile à « un médecin affecté dans un centre de santé et qui attend la mort de tous les malades, avant de s`y rendre »?

3. L`Ua, la Cedeao et Odinga

Récusé dans la résolution de la crise ivoirienne par le président Laurent Gbagbo en raison de son entêtement à être partisan, le premier ministre kényan Raila Odinga, ancien médiateur de la crise ivoirienne, vient de donner de la voix le mercredi dernier. Pour lui, un recours à la force pour chasser du pouvoir le président Laurent Gbagbo en Côte d`Ivoire est toujours envisagé en cas d`échec de tout changement de régime pacifique. Ne se contentant pas des propos qui trahissent son bonheur de la souffrance des Ivoiriens du fait des sanctions injustes qui frappent leur pays, Raila Odinga, dont le pays n`est pas membre de la Cedeao, parle au nom de cette organisation sous-régionale, soutenant que « La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) et l`Union africaine ont clairement indiqué qu`au cas où les négociations pacifiques ne débouchent pas sur un résultat positif, l`usage légitime de la force est une option qu`ils étudieront » avant de rappeler que cette hypothèse avait déjà fait l`objet de réunions préparatoires de la part « des généraux (des pays membres) de la Cédéao ». Celui dont le poste de premier ministre est la résultante de milliers de morts au Kenya avant d`aboutir au partage du pouvoir, joue le « va-t-en guerre » pour le compte de la Cedeao qui elle-même n`apprécie pas l`objectivité de Jacob Zuma pourtant régulièrement mandaté par l`Ua. Victor Gbého, le président de la Commission de la Cedeao qui a rejoint le panel après avoir tenté de saboter sa mission, avait publiquement étalé ses humeurs, au titre de « scènes de jalousie » face à un Jacob Zuma dont la sérénité et l`objectivité avaient fini par mettre la Cedeao sous l`éteignoir. La seule présence d`un armement sud-africain au large des côtes ivoiriennes avait déclenché la protestation de la Cedeao qui pleurnichait de n`avoir pas été prévenue de la présence de ce bateau, pourtant en mission de sécurisation de la visite du président Zuma. Alors que des navires de guerre européens mouillent au large des côtes ivoiriennes sans émouvoir personne. Quel complexe!

4. L`UA et la France

Les violences meurtrières initiées dans le cadre de l`arrivée du panel des chefs d`Etat mandatés par l`Union Africaine (UA) s`intensifient alors que ce panel vient d`achever sa mission de médiation auprès des protagonistes de la crise postélectorale ivoirienne. Les présidents mauritanien, tanzanien, sud-africain, burkinabé et tchadien devraient se retrouver « prochainement » à Nouakchott en vue de prendre « des décisions contraignantes » pour toutes les parties.
L`on se rappelle qu`à la veille de cette mission, le camp Ouattara déclarait à qui voulait l`entendre que la mission du panel consistait à l`installation d`Alassane au pouvoir, Zuma venant « chercher son ami Gbagbo ». Mais le panel ayant repris le travail des experts qui l`ont précédé à Abidjan, le dossier résultant semble faire s`envoler bien des illusions. La seule lettre de Sarkozy au président de la CEI a de quoi à faire tomber des nues plus d`un responsable africain devant un tel cas flagrant d`ingérence. Le porte parole de la CEI et l`ambassade de France ont beau nier l`existence de cette lettre, elle est bel et bien authentique. Si le panel s`accorde le temps de la décision, c`est peut-être bien parce que les chefs d`Etat africains se rendent bien compte que la solution n`est guère entre les mains d`Alassane Ouattara, mais entre celles de Paris. Vivement qu`ils puissent convaincre Sarkozy. Gbagbo lui ayant déjà tout donné, il ne reste qu`à prier le Tout Puissant afin d`éteindre dans son cœur toute récrimination relative au passif franco-ivoirien qui pourrait se trouver dans les morts involontaires de soldats français en Côte d`Ivoire.

Par Sékou Assegoué Godpeace

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les soldats de l’onu sèment la mort

 

 

 

 

 

URGENT. DALOA. Une patrouille de l’Onuci vient d’abattre un jeune manifestant de plusieurs balles dans le dos. Stéphane Groguhet, la victime, tentait de canaliser les Jeunes Patriotes aux mains nues qui empêchent actuellement les soldats onusiens de prendre la ville.

 

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Crise post-electorale : Un enfant de 9 ans écrit à Laurent Gbagbo

Dans une lettre qu’il a adressée au président déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 par le Conseil constitutionnel, Laurent Gbagbo, un gamin de 9 ans, nommé Arturo Rosalo, a signifié son amour pour son pays la Côte d’Ivoire et exprimé sa fierté au locataire du palais présidentiel d’Abidjan, pour le combat qu’il mène pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire.Arturo Rosalo a indiqué dans ce courrier dont copie nous est parvenu qu’il est Ivoirien de par sa mère et Espagnol de par son père. Il a exprimé son soutien aux institutions de la République et souhaité que la crise postélectorale prenne fin définitivement. « Comme tous les enfants de mon âge, nous souffrons et te soutenons et nous souhaitons que cette crise électorale disparaisse de notre pays. Moi je sais que tu ne peux pas tricher parce que tu ne l’as jamais fait.Toute mon école te soutient. Je t’aime monsieur le président et aussi monsieur le général, Mangou », a écrit ce bambin, qui supporte mal le cafouillage dans son pays, la Côte d’Ivoire.Hervé KPODION

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